L’ouvrage paru aux éditions du Cerdotola et présenté le 9 janvier 2019 à Dschang étudie ce grand groupe humain dans toute sa diversité.

Alexandre Djimeli ne tarit pas d’éloges sur l’ouvrage Les Grassfields du Cameroun : Des fondements culturels au Développement humain. Et pour cause, l’enseignant d’université estime que le livre dédicacé mercredi dernier à Dschang, région de l’Ouest, est un travail original. Il met en lien l’histoire et les langues des grassfields pour revisiter le vécu anthropologique de cet espace géographique du Cameroun dans son passé, son présent et son futur. La présentation de l’ouvrage s’est déroulée en présence du préfet de la Menoua, Balungeli Confiance Ebune. Contrairement à ce que certains pourraient penser, et même à une confusion qui est souvent faite, les grassfields rassemblent les régions de l’Ouest, du Nord-Ouest, une partie du Sud-Ouest (le département du Lebialem) et même une partie de l’Adamaoua. Ces grassfields (peuples de savanes) présentent une certaine unité écologique, réceptacle d’une multitude d’entités sociopolitiques qui ont en commun un fond culturel avéré. Et les sols y sont très fertiles.

A en croire les auteurs, Jean Romain Kouesso et Zacharie Saha, il est question à travers l’ouvrage de montrer que le développement d’un peuple ne peut être assuré convenablement pour son intérêt, que lorsqu’il prend en compte ses valeurs culturelles intrinsèques, c’est-à-dire si l’on tient compte de son histoire, de sa langue, de ses constructions ethnologiques, de son environnement, bref, de tout ce qui peut influencer l’identité du peuple, parce qu’il est question d’identité. « On met en relation les facteurs culturels par rapport aux problèmes du développement. On analyse tous les aspects du développement et on montre leur influence, leur incidence sur l’appropriation du développement humain. Lorsque nous parlons du développement humain, nous ne parlons pas de croissance, parce que le fait d’avoir des maisons, des voitures, ne veut pas dire qu’on est développé. Nous parlons de l’épanouissement des populations », précise l’enseignant d’université. L’ouvrage a été édité par le Centre International de Recherche et de Documentation sur les Traditions et les Langues Africaines (Cerdotola). Dans cet ouvrage multidisciplinaire de 444 pages, on a des contributions entre autres de linguistes, d’anthropologues, de politistes, de spécialistes des sciences de l’environnement, d’archéologues, d’ethnologues… Les préfaciers en sont Jean-Pierre Warnier, connu pour ses multiples publications sur le Cameroun, et le Pr Sammy Beban Chumbow, président de l’Académie africaine des langues. Les deux s’extasient sur la richesse du contenu de l’ouvrage qui se parcourt aisément. Le Pr. Lilian Lem Atanga, chef du département de linguistique et langues africaines à l’université de Bamenda, a apprécié l’ouvrage en émettant le vœu qu’il y ait une poursuite du travail, notamment sur l’aspect sociologique qui n’a pas été assez approfondi.